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MA GENERATION CRAINT

2 décembre 2007

Headbangs, vol de propriété intellectuelle et vodka-caramel.

J'ai eu une très mauvaise idée en postant une photo de mon tatouage sur un site communautaire. Une meuf m'a écrit pour me dire qu'elle allait faire le même lundi. "Hope you don't mind !" Eh bien si, figure-toi que ça me fait un peu chier, même si tu habites à l'autre bout de la planète.

Bon, je vais peut-être aller à cette fameuse Nuit Dèmonia à la Loco jeudi soir, la plus grosse soirée fétichiste de l'année. Des "déviants sexuels" en tout genre arrivent des quatre coins de la planète. C'est 50 euros, mais une fille m'a dit qu'elle essaierait de me mettre sur la liste des invités. Pas moyen que je dépense un kopeck là-dedans. Les photos sont interdites pour tout photographe non accrédité, ce qui est malheuresement mon cas. Le dress-code est strict et simple : vynil, cuir ou latex. J'en tirerai probablement un article.

Hier soir a été une très bonne soirée. J'ai vu Bawdy Festival pour la énième fois, peut-être quatorzième, j'ai vu mes Foufs au complet et les mecs, on a chanté trop fort et on a bu trop de bière. En me réveillant, j'avais si mal partout - la tête à force de headbangs, les paumes pour avoir frappé la cadence en braillant "Le temps des fleurs" de Dalida - que je n'ai même pas pu décorer ce foutu sapin de Noël odorant.

Demain sera une journée de cours morose ponctuée de pluie et de panini au Nutella et à la banane.

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19 septembre 2007

Fête de l'Huma 2007

Alors là l'iguane est arrivé torse nu et la foule comme un seul homme s'est époumonée, a craché ses tripes et transpiré plus que de raison, s'est muée en une vague folle, allant d'avant en arrière tandis que le maître sur son piédestal ne lui accordait pas même un regard pour la subjuguer, tant elle était en son pouvoir, et il a commencé à gueuler, l'ivresse et l'intensité du rock'n'roll avait fait de nous tous de damnées folles, les larmes aux yeux, et après s'être foutu de la gueule d'Eudeline qui avait dit, un peu plus tôt, "Salut les rockers", on n'en menait pas large devant les putains de Stooges, comme un shot d'adrénaline qui a fait 3 ou 4 fois le tour de nos veines avant de nous irradier le ciboulot de ses relents lumineux, nous étions là, au bon moment, au bon endroit, et tout, la folie, la furie, m'a parue monstrueuse et effrayante quand une de mes foufs m'est tombée dans les bras, dans les pommes, et que j'ai dû la transporter à travers les gens, ceux-là même qui pogotaient comme des pensionnaires d'asile sous speed périmé, qui ne nous voyaient pas, et tandis que je la portais à travers eux devant moi comme un bélier des pensées telles que "Oh mon Dieu, je suis en train de rater le concert d'Iggy Pop" m'assaillaient, je l'ai posée dans un coin et j'ai repris ma place, alors Iggy était cambré sur un ampli, il paraissait 20 ans, même sur les écrans géants, et dix contre un que même les gonzes les plus hétéros du lot l'auraient chevauché volontiers, lui qui voulait être notre chien à ce moment précis, et ce mec, derrière moi, qui danse en même temps que moi qui justement suis comme une chienne en chaleur, et qui agrippe mes hanches, et qui fait une parodie d'acte sexuel avec moi qui suis bien trop Cuba-libérée pour lui résister, tout ce que je fais, c'est de le frapper mollement quand il se répand comme un gros vieux dégueulasse qu'il est sous mes vêtements, et dire que quelques minutes plus tôt j'ai failli mourir piétinée, un mec aux tétons énormes et dressés qui volaient au-dessus de nos têtes m'était tombé dessus en beauté, et dans la poussière je me disais personne ne t'entendra crier, c'est peut-être pas la fin mais tu vas souffrir, je me noyais sous les gens, par je ne sais foutredieu quel miracle j'ai pu remonter, j'ai serré le slammeur dans mes bras, et là je me retrouve avec cet inconnu derrière moi qui bande comme un taulard en conditionnelle et je n'ai pas envie de voir son visage, oh non, alors je le laisse faire et j'essaie de suivre le concert, mais tout ce que j'ai c'est de la poussière, de la sueur, tout un ramassis de punks, des vieux de la vieille qui comme diraient les grand-mères pourraient ouvrir une quincaillerie rien qu'avec leur Perfecto aux petits jeunes qui t'échangent des biscuits contre du rhum bon marché, et il s'écoule pas mal de temps je suppose, vu que les Stooges jouent de nouveau "I wanna be your dog", et qu'Iggy passe à quelques mètres de moi pour prendre deux nanas dans la fosse, elles montent sur scène, il se met à quatre pattes, elles ne font rien d'autre que danser, les gourgandines, de la confiture aux cochons, moi je vous le dis, et je me met à chialer de désarroi, elles qui s'amusent avec le pape du rock et moi qui suis coincée à essayer de me débarrasser du pervers, et Iggy s'en va, et le pervers s'en va, et tout le monde s'en va, et moi je suis toujours acrrochée à cette barrière, oui, tout devant, et un roadie ou un vigile ou un type de ce genre se montre gentil avec moi, j'apprécie mais je suis sûrement trop bourrée pour lui raconter comme ça fait mal, je le remercie, je m'en vais, je profite de mon visage inondé pour taxer une cigarette, évidemment ça passe mieux mais j'en ai réellement besoin, des gens me serrent dans leurs bras et je reste mutique, et quand un mec me dit qu'un autre mec me suit je reconnais le type que j'ai finalement vu inexplicablement et je m'enfuis à toutes jambes, les néons pour le Palais du rire ou les melons de Moncuq défilent, et j'arrive à notre tente, plantée sur une espèce de terre-plein central comme on dit au code de la route, au milieu de plein d'autres, mes amies sont là et d'autres personnes arrivent, je bois, on boit, on visite les égouts avec un Trent de Daria nain, on fait pipi dans les égouts, je me couche ivre morte, et quand je me lève je vois qu'on est au moins 8 dans la tente alors qu'on est venus à 4, je trouve ça bizarre, on m'explique que nos colocs ont oublié leurs arceaux de tente, les cons, il fait jour, les gens boivent de l'alcool fort et fument des joints, il n'est même pas 9 heures, avec les filles on va se taper un petit déj digne de ce nom, à la Fête de l'Huma, mais les portes ne sont pas encore ouvertes et des vieux cons grommellent et gueulent sur les vigiles, comme quoi c'est leur fête, comme quoi il faut leur ouvrir, même si ce n'est pas l'heure, nous on attend puis on va bâfrer, tout ça pour 3 euros, si soif après une cuite, et on retourne à la tente, et un type blond jusqu'aux cils se ramène, timide comme un moine, une baguette de pain à la main, et nos voisins l'alpaguent : "C'est toi le préposé au petit dej ?", juste pour plaisanter, à cause de la baguette, sauf que le pauvre gars, il est Finlandais, et qu'il comprend rien, alors on l'invite à notre nappe, et il se met à bouffer des haricots en boîte sur du pain tout en buvant du cidre et en nous en proposant, et nous, on a le coeur au bord des lèvres, et avec mon pote on décide de faire une virée, genre auto-tamponneuse, on les cherche, et je suis bien contente que le Finlandais soit pas venu parce que ce mec me donne des maux de tête, quand j'ai essayé de lui expliqué le concept des auto-tamponneuses il m'a dit qu'en Finlande, ils n'avaient pas de petites voitures, et que de toute façon leurs voitures étaient chères, et nous voilà au milieu de tous ces stands de guingois pour shiteux, et un jeune mec à appareil dentaire nous montre une grande cage, censée symboliser un centre de rétention pour sans-papiers, il nous dit, le gars, de prendre la place des sans-papiers, jusqu'à ce que quelqu'un prenne notre place, on entre dans le poulailler, avec 12 autres personnes dans 3 mètres carré, et tout le monde nous regarde, un mec boit une bière et dit " Ca fait dou heul qué yé souis là", et nous on sort au bout de 5 minutes car deux pigeons ont pris notre place, on erre dans les rues temporaires aux noms de figures de proue communistes, il fait beau et nous sommes heureux car nous sommes jeunes, nous sommes beaux, nous sommes vivants, nous sommes fiers et nous sommes des bobos hardcore, et les auto-tamponneuses, on se les est comme qui diraient foutues derrière l'oreille, et j'achète deux sucettes au goût hashich et je souris.

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MA GENERATION CRAINT
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